Il y a 2 ans, en grande pompe, on commémorait le 75e anniversaire de la bataille dite « sur les Sarts ». L’an dernier, elle n’avait pu avoir lieu qu’en petit comité. Cette année, elle s’est à nouveau déroulée en présence d’André Michaux, seul survivant du massacre.
Plus d’une septantaine de personnes ont participé à la commémoration annuelle de la bataille des Sarts dont une partie du Collège de Hamois, la chorale de Schaltin et les portes drapeaux dont celui de l’A.S. Deux membres de la famille Janssens, habillés en résistants, reconstituaient avec des véhicules et objets d’époque les années de guerre. L’office religieux était célébré par l’abbé Sylvere. Mais, pas de chance cette année, malgré la ténacité d’André Michaux, le courant n’a pu être installé sur le site.
Pierre-Henri Roland, premier échevin de Hamois tout heureux de revoir en présentiel la plupart des personnes présentes, a rappelé l’histoire de la bataille de Maibelle
Pour ceux qui l’ignorent, dans la nuit du 19 au 20 juin 1944, un groupe d’une quarantaine de résistants, provenant de la région de Mozet, vient s’installer provisoirement dans la ferme des Sarts, à Maibelle, tenue par la famille Michaux. Suite à quelques indiscrétions et à une dénonciation, ce lieu tombe vite dans le collimateur de la Gestapo Les nazis pensent d’abord qu’il ne s’agit que d’une sorte de dépôt de la résistance locale. Le dimanche 25 juin à 8 h du matin, la descente de quelques membres de la Gestapo de Dinant, qui comptaient investir les lieux facilement, va tourner en une véritable bataille, qui durera une bonne partie de la journée. Les résistants vont se battre comme des lions contre des troupes allemandes toujours plus nombreuses et venues d’un peu partout. Le bilan sera lourd pour les nazis 142 morts et 260 blessés tandis que 17 résistants y laisseront la vie, parfois dans d’atroces circonstances. Tandis que leur ferme est pillée, saccagée et incendiée, les membres de la famille Michaux, considérés eux aussi comme des terroristes par les Allemands, sont embarqués dans un camion et transférés à la prison de Namur avant d'être envoyés en camp de concentration. Miraculeusement le fils, le petit André, âgé d'à peine 13 mois sera malgré tout épargné et confié à un riverain de la route d'Andenne par un garde allemand ayant conservé un peu d’humanité.
L'échevin a eu une pensée pour ces hommes et ces femmes qui ont vécu l'horreur des combats et la terreur de la déportation et une pensée particulière pour les familles Michaux-Famerée particulièrement impliquées dans la bataille.
En fin de discours, l’échevin a rendu hommage et demander une minute de silence en mémoire de Guy Degrune, décédé en mars de cette année qui était président de la Royale Fraternelle de l’Armée Secrète Zone 5 – Secteur 5, toujours présent à Maibelle le dernier dimanche de juin. Fils de René Degrune, grand résistant pendant la seconde guerre mondiale, Guy, tout comme son frère, s'est impliqué dans la résistance contre toutes les injustices. Viscéralement attaché au Devoir de Mémoire, Guy consacrait toute son énergie à la lutte contre l'oubli de toutes les atrocités commises pendant la seconde guerre mondiale avec une attention particulière à la sensibilisation des jeunes.
Depuis 2 ans, un panneau historique explicatif, placé à côté du monument commémoratif, donne toutes les informations concernant la bataille dite « sur les Sarts » du 25 juin 1944. Les utilisateurs des sentiers d’art en Condroz-Famenne peuvent le découvrir lorsqu’ils quittent l’œuvre « Morpho », située à côté de la chapelle des Sarts en direction de Champion.