Jeanne Martin, déportée, les cimetières de Conjoux et Conneux, Roger Molitor, réfractaire au STO, la deuxième guerre à Ciney en 1945, la cafetière de Walter, Ciney en 1925, des familles décimées, font partie des 11 textes des 196 pages du nouveau cahier du Royal Cercle Historique de Ciney. 

La couverture de la revue concerne les fêtes du centenaire à Leignon

Le Royal Cercle Historique de Ciney vient de publier sa 150^e revue. Que de chemin parcouru depuis 1964, année de la 1^re publication ! Le Comité, constitué d’une équipe dynamique et motivée, ainsi que par plusieurs autrices et auteurs intéressés par l’histoire de notre ville, présente ses recherches…

Il y a 80 ans, nous vivions la capitulation de l’Allemagne. Plus de 80 millions de personnes ont perdu la vie. Le bilan humain fut dramatique, car il faut ajouter des millions de blessés et des millions de déplacés en raison des changements de frontières, surtout en Europe orientale. Après la guerre, tout est à reconstruire, que ce soit au niveau familial ou matériel. Des millions de prisonniers, meurtris par plusieurs années passées loin de chez eux, souvent dans des conditions atroces, rentrent dans leur foyer et tentent de se reconstruire. Nombre d’entre eux n’auront pas la chance de revoir leurs proches… N’oublions pas les martyrs de Pessoux et de Sovet. Souvenons-nous aussi des nombreux résistants et civils assassinés ou enlevés à Chevetogne, Montgauthier, Haversin, Jannée, Achêne et à Ciney.

Peu de temps avant la Noël 1944, nouvelle offensive meurtrière de l’Allemagne dans nos Ardennes, heureusement vite étouffée. Puis les Alliés enfoncent les lignes ennemies et libèrent les camps, un à un… Le monde découvre l’impensable, l’insoutenable, l’impardonnable, des camps de concentration. Comment des êtres humains ont-ils pu se conduire de cette façon ? 

Plusieurs auteurs ont souhaité commémorer la mémoire de ces évènements effroyables. Ils ont tenté de faire revivre, par la presse cinacienne, les préoccupations et les difficultés de la population, pour reprendre un semblant de vie normale. Mais comment pouvait-on reprendre une telle activité en n’ayant aucune nouvelle des prisonniers encore présents dans des camps toujours tenus par les belligérants ?

Nous allons participer au retour des prisonniers et revivre les difficultés de l’après-guerre, mais aussi les drames vécus par les familles endeuillées. 

Les premières listes de victimes, que ce soient des militaires ou des résistants, sont établies. C’est aussi le moment de recenser les militaires et les prisonniers politiques persécutés en Allemagne : sont-ils en vie, quand rentreront-ils ?

Beaucoup de nos concitoyens ont subi le martyre, comme Jeanne Martin, une femme de l’ombre, de Stée-Braibant, qui a été déportée dans un camp de concentration pour avoir caché des aviateurs.

D’autres ont résisté à l’occupant, comme Roger Molitor, de Chevetogne, qui a refusé le travail obligatoire en Allemagne…

« La cafetière de Walter », de Martine Michaux, nous donne l’occasion de revivre les derniers jours de l’Offensive des Ardennes, à la ferme Labar, de Liroux, autrefois hameau de la commune d’Achêne…

Jean-Pierre Alexandre nous replonge en septembre 1944, lors de la libération de Ciney, par les Américains. 

David Delrée, présente « Nuit et brouillard », une chanson de Jean Ferrat, rimètûwe è walon d’ Cînè…

Léon Keffer nous emmène pour une nouvelle promenade dans les cimetières de Conjoux et de Conneux, où nous pourrons nous incliner sur la sépulture d’Ernest Chaboteaux, mort pour la Patrie, en 1944.

Philippe Detinne a épluché la presse cinacienne de l’année 1925. Il expose les articles les plus intéressants.

Jean Hamblenne prend son bâton de pèlerin pour une « pormwinrnäde dins l’vî Cînè… »

La vie est faite de joies…, mais aussi de malheurs, comme à l’ancien passage à niveau de Barcène, où deux familles ont été décimées dans des accidents de train !

Enfin, pour terminer, découvrons un quartier d’Haversin. On y trouve une « Villa américaine », une ferme modèle, une briqueterie, et… un endroit où il y a eu une suspicion de meurtre !

Bonne lecture…

Voici la liste des points de vente dans l’entité de Ciney (12 euros) :  Planet Express, Office du Tourisme, Centre Culturel et Wama beef à Ciney, au 7 rue des Agauches à Braibant, au 28 de la rue du Tour de France à Chevetogne, au Magasin Louis Delhaize et chez Amand Collard à Haversin (amand.collard@skynet.be, 083.68.89.20, également pour les anciens numéros) et au magasin Supra à Leignon. La liste des revues disponibles ainsi que les adresses des points de vente sont accessibles via http://www.haversin.eu/cineyhistoire.htm.

Le Cœur du Condroz, avec sa dynamique locale, son Parc naturel, ses acteurs agricoles et ses projets en cours, constitue un terreau fertile et propice pour lancer le projet « des semences aux légumes, cultivons la biodiversité ! »

Une conférence de presse s’est tenue récemment au siège de Semailles à Courrière (Assesse) afin de lancer officiellement la filière des semences aux légumes, une initiative innovante et engagée pour le développement économique tout en valorisant la biodiversité cultivée en relocalisant l’ensemble de la chaîne de production des légumes, depuis la sélection des semences jusqu'à leur commercialisation. Autour de Corentin Hecquet du Réseau Meuse Rhin Moselle (RMRM) pour les semences paysannes et citoyennes, on retrouvait les responsables de Semailles, producteur de semences et plants, d’Anthesis, multiplicateur de semences, ainsi que des maraîchers et maraîchères, As veyou l'porê de Jallet, La mode de chez nous et Les légumes d'Émile et Camille d’Andenne. Adeline du Parc Naturel Cœur de Condroz ainsi que Nicolas, chercheur sur la durabilité en Cœur du Condroz étaient également présents.

Parmi les constats, développés par Corentin Hecquet, le modèle agricole productiviste standardisé qui a dégradé les sols, pollué les nappes phréatiques et réduit la biodiversité, le problème de la main d’œuvre saisonnière et le potentiel d’adaptabilité diminué : « la majorité des maraîchers ne prennent pas ou n’ont pas le temps de s’interroger sur la type et l’origine des semences qu’ils utilisent y compris en agriculture bio. Seules les semences enregistrées au catalogue (référentiel DHS) peuvent circuler entre professionnels. Les agriculteurs ont ainsi perdus petit à petit un précieux patrimoine et dépossédés de leur savoir-faire transmis de génération en génération ! »

Les objectifs du projet sont les suivants : le développement d’une filière de légume complète de la sélection de semences à la commercialisation de légumes et de produits transformés, la valorisation des légumes issus de semences favorisant la biodiversité cultivée et stimuler la mise en réseau entre acteurs de la filière.

Semailles, artisan semencier engagé depuis 2000 (11 personnes y travaillent !) produit un tiers de semences bio, collabore pour un tiers depuis sa création en 2020 avec Anthesis, multiplicateur de semences adaptées aux terroirs du Condroz et un dernier tiers entre d’autres reproducteurs. Pour en savoir davantage sur Semailles, rendez-vous sur www.semaille.com pour y trouver toutes les potagères, ambassadeurs, revendeurs et magasins bio ainsi que jardineries spécialisées qui proposent leurs semences et les 850 références. La démarche du projet porte sur le territoire du Réseau Meuse Rhin Moselle avec dans un premier temps, le territoire Cœur du Condroz et alentour. Pour en savoir plus sur le projet, cliquez sur www.desemencesauxlegumes.be

L’oignon rouge de Huy (idéal dans les salades que l’on peut goûter à cru !), la carotte rouge sang et le poireau géant des Vennes ont été présentés, goûtés et appréciés lors de cette conférence. Le haricot Argus ainsi que d’autres variétés devraient être développées cette année.